PARADOXES…
2 min read- En 1830, selon Bruno Etienne, le taux de lettrés en arabe chez les algériens était plus élevé que chez les hordes des envahisseurs en français.
- Dans les années 50-60 du siècle dernier, 95%, des quelques sept millions d’algériens étaient : et des montagnards, et des analphabètes, et des illettrés (ne sachant ni lire ni écrire) dans aucune langue, et des misérables recouverts de haillons et sous alimentés.Telle était le couronnement de l’œuvre la plus élaborée et la plus manifeste de 130 années d’une massive présence coloniale française dite : «Civilisatrice. »
- A 1940, la France avait été : défaite, outragée, martyrisée, colonisée, réduite à collaborer avec ses vainqueurs, les nazis.
- Et voici 136000 indigènes courir vers ses casernes les plus proches pour s’y engager dans son armée en déroute, offrir généreusement leur poitrine à la mitraille de son occupant pour la défendre, la libérer, rehausser son honneur et renforcer son empire qui les opprimait, rabaissait au rang de sous-hommes. Au moins 12000 d’entre eux laisseront leur vie sur des champs de batailles européens. Des dizaines de milliers d’entre eux reviendront d’une guerre qui ne les concernait pas estropiés à vie.
- Le 8 mai 1945, des algériens, parmi eux des vétérans revenus des champs de bataille blessés, avec des plaies encore béantes et douloureuses, leur poitrines décorées de médailles et de breloques conquises sur les champs de bataille, ont tenté de manifester et de faire entendre leur légitime droit d’être des hommes à part entière, leur désire de vivre comme citoyens dans une Algérie libre et souveraine. Parmi les manifestants, un garçonnet, Aissa Saadi, portait un drapeau algérien. Des gendarmes coloniaux voulaient le lui confisquer. les gendarmes abattent, à coups de fusils de guerre : et le porte drapeau et plusieurs manifestants. Cela c’était passé le 8 mai 1945, le jour de l’armistice, à Sétif.
- Cet odieux crime avait été suivi d’émeutes dans plusieurs villes du constantinois. Le Général de gaulle, le plus illustre des résistants français, alors président du conseil de l’empire, alignait toutes ses forces : terrestres, maritimes et aériennes, polices, milices… pour réprimer des manifestants pacifiques, faisant 45000 morts, notamment à Sétif, Guelma, Kherrata.